Pomérols                     
L’Histoire Du poilu Léon Fabre

L’Histoire Du poilu Léon Fabre
                                              


     
                        A
ppelé à 20 ans sous les drapeaux avec la classe 14, Léon Fabre sera incorporé dans le régiment des Zouaves. La grande guerre venant d’être déclarée, il fut dirigé vers le front, au cantonnement de COUZANCES-aux-FORGES dans la Meuse, un secteur où les combats étaient particulièrement violents et soutenus. Affecté au service de l’ordinaire, il allait porter les repas sur le lieu des combats avec une jardinière tirée par deux chevaux et conduite par un cochet à côté duquel il était assis.
Le 11Novembre 1914, la jardinière s’arrêta devant le portail d’une cour, à l’intérieur de laquelle un groupe de soldats issu des tranchées venait s’alimenter autour d’une marmite posée sur un feu. C’est alors qu’un premier obus allemand tomba sur la marmite au milieu de la cour tuant net les soldats assis autour d’elle. Quelques secondes après, un deuxième obus tombait devant la jardinière tuant cette fois-ci, les chevaux et le cochet. Léon fut blessé par quatorze éclats d’obus qui se sont logés dans sa jambe gauche, le bras gauche, les autres furent arrêtés par les cartouchières qu’il portait en travers du torse.
Laissé pour mort, Léon fut transporté dans une cave et entassé au milieu de corps inertes. Il doit la vie à un lieutenant d’un bataillon de zouaves qui, se rendant compte qu’il bougeait encore lui a prodigué les premiers soins d’urgence. Mais le matin, Léon était le seul vivant dans cette cave ou planait la mort. L’officier et les quelques soldats qui l’accompagnaient étaient parti. Dehors, le bruit des bombes couvraient sa voie quand-il appelait les brancardiers. Il sera découvert quelques jours plu tard par des infirmières qui ramassaient les cadavres. Dépourvu de toute identité, il est conduit en ambulance sur le premier Hôpital de
Campagne et il sera ensuite dirigé sur l’hôpital d’Angers. Pendant sa convalescence, Léon écrivant à ses copains, apprendra qu’il est porté disparu « mort au combat ».
Guéri Il se portera à nouveau volontaire pour le Front. Au médecin Chef qui lui fit remarquer qu’avec ses blessures il ne pouvait pas tenir un fusil, il répondit « Si je ne peux pas tenir un fusil, je peux au mois écrire ». Il sera dons affecté comme secrétaire du commandant de compagnie.
Le 11 Novembre 1918 alors que ce dernier était absent, il reçut la grande nouvelle de la signature de l’armistice. Il rédigera aussitôt une note, qu’il affichera sur le mur du cantonnement où une euphorie incroyable s’en est suivit!
 
Après la guerre, Léon sera libéré de ses obligations militaires, reviendra à Pomérols où il travaillera la vigne. L’état lui versera une pension de 600 francs pour un  handicap au poignet gauche.
 
Soixante sept ans après, le 6 octobre 1985, Gérard Fabre son petit-fils le ramènera sur les lieux exacts, qu’il a retrouvés avec beaucoup d’émotion.  


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